C’est en effectuant des recherches autour du Bleu de fer que je parviens à mettre au point cet émail “Nénuphar”.
En effet, lors des recherches, j’essayais de rendre l’émail moins coulant et j’utilisais la méthode de la croix pour y parvenir :
C’est en partant du résultat en haut de la croix que j’effectue un test sur une plus grande pièce. Je vais essayer lors de ce test d’appliquer une épaisseur différente sur la pièce pour observer le résultat :
On a un résultat hétérogène dû au fait des différences d’épaisseur.
J’effectue un test d’épaisseur avec cette formule :
Le résultat me plait, je décide de baptiser cet émail : “nénuphar”
Dans le livre de Daniel de Montmolin, il est indiqué que le bleu de fer peut être obtenu autour du diagramme 25. Alors, je me lance et effectue une large recherche sur ce diagramme en utilisant la méthode du triangle:
Des différences de résultat sont notables, résultats que l’on peut obtenir lorsque l’on effectue des recherches avec de bonnes ou moins bonnes surprises visibles sur cette photo.
Je décide de suivre 2 voies:
La première que je nommerai bleu de fer autour de ces 3 résultats:
et la seconde que je nommerai Jaune de fer, que vous pouvez continuer à suivre dans cet article : Jaune de fer.
En partant de ces 3 échantillons, je leur ajoute différentes proportions de cendre d’os. Toujours d’après Daniel de Montmolin, le phosphore aiderait à l’apparition du bleu :
Je choisis 3 échantillons pour tester sur des plus grandes pièces (gros plan) :
Test des 3 essais:
Je choisis l’émail du test n°2 et procède à un test sur une grande pièce.
Surprise, disparition du bleu de fer
J’ai perdu le bleu. Apparaît un émail jaune (intéressant mais pas du tout attendu). Que s’est-il passé ? Le fait d’avoir tamisé l’émail ? Cette cuisson en particulier ?
Je décide, dans ma prochaine cuisson, de réutiliser cet émail pour confirmer l’absence du bleu.
On voit bien que dans la précédente préparation, le bleu a entièrement disparu. Est-ce dû au fait que l’émail est resté quelques semaines au repos ? L’excès d’eau retiré de cet émail-là a peut-être fait disparaître un composant dilué précédemment dans l’eau et qui favorisait l’apparition du bleu ?
Je prépare une autre quantité d’émail, cette fois sans le tamiser (à gauche) et en le tamisant (à droite) :
Avec cela, pas facile de s’en sortir ! Est-ce vraiment le fait de tamiser qui fait disparaître le bleu ou est-ce une épaisseur d’émail un peu moindre sur l’échantillon de droite ?
Par conséquent, on va repartir pour un autre essai, à savoir tester l’épaisseur de cette nouvelle préparation. Dans l’hypothèse où l’on obtient aucun bleu, cela voudra dire que l’émail ne peut pas être stocké. Si, pour une épaisseur plus importante, on voit du bleu, on pourra remettre en cause l’hypothèse du tamisage :
Ha ! Voilà un test d’épaisseur qui ressemble à quelque chose… On s’aperçoit que l’épaisseur est primordiale et cela explique les déboires que j’ai eus précédemment ! Par contre, l’émail est assez coulant. On va essayer d’arranger cela !
Pour savoir quelle direction prendre, on va faire la méthode de la croix (en ajoutant ou enlevant SiO2 ou AL2O3):
La sélection de l’émail en haut de la croix, qui apparaît moins coulant, me permet la mise au point d’un nouvel émail : “nénuphar“.
Je réalise une grosse pièce avec l’émail du centre de la croix et décide finalement de stopper là les recherches.
Pour réaliser cet émail “Gris moucheté PACO” , mon point de départ était mon émail Peau d’abricot. Le caractère moucheté de cet émail me plaisait. Par conséquent, j’ai réalisé toute une série d’essais avec, en base, mon émail Peau d’abricot auquel j’ai ajouté différents oxydes. L’essai avec l’ajout d’oxydes de cobalt retient mon attention. Ci-dessous, l’ajout d’oxydes de cobalt en différentes proportions :
Echantillon n°2 retenu, je conserve donc cette concentration en oxydes de cobalt.
Je procède alors à un test sur une plus grande pièce pour observer le résultat :
Le résultat est très satisfaisant, on observe la formation d’un gris bleuté avec un moucheté ocre.
Je décide de réaliser un test d’épaisseur en partant de cette recette (lien pour construire un petit outil pour mesurer l’épaisseur de l’émail) :
Voici quelques pièces réalisées avec cet émail « Gris moucheté PACO» :
J’ai découvert cet émail “Bleu marine” lorsque j’effectuais des recherches pour mettre au point un violet, en l’occurrence mon “Bleuet“.
En partant de mon émail “Vieux rose“, j’ajoute de l’oxyde de cobalt:
Le point rouge de gauche fournira mon émail “Bleuet“. Le point rouge à droite est le départ de la mise au point de cet émail “Bleu marine”.
Je réalise un test en ajoutant encore davantage de cobalt. En effet, l’échantillon le plus concentré en cobalt me fait apparaître les prémices d’un bleu nuit. En ajoutant du cobalt, on devrait intensifier cet aspect et j’effectue le test sur des grandes pièces:
Le résultat est très bon. On obtient un beau bleu marine avec une belle texture. Je décide d’essayer de faire un test d’épaisseur (Vous avez un petit descriptif de la fabrication de l’outil ici) :
Le résultat me satisfait pleinement. Je valide donc ce nouvel émail !
Voici quelques pièces réalisées avec cet émail “Bleu marine”:
L’obtention de cet émail “Pierre de lave” est arrivée au cours de mes recherches pour un Rouge de fer. En effet, après l’ajout de silice pour rendre mon Rouge de fer moins coulant, j’aperçois un émail satiné rouge sombre tirant vers le noir et ayant un peu de relief. J’imagine tout de suite un émail ressemblant à la lave.
Je décide de tester cet émail avec mon fameux test d’épaisseur (Vous avez un petit descriptif de la fabrication de l’outil ici) :
Nous constatons qu’à épaisseur importante, l’émail devient littéralement rouge, voire coulant. L’image de la lave est encore présente, j’imagine déjà des pièces dont l’émail possède cette texture.
Avant de valider cet émail, je le teste sur de plus grandes pièces:
Bien que l’émail ait une teinte plutôt rouge que noir, j’aime son aspect. Il sera intéressant à observer sur des pièces dont la texture est davantage marquée.
Voici quelques pièces réalisées avec cet émail “Pierre de lave” :
Pour obtenir cet émail (Rouge de fer), j’ai suivi la même méthodologie que pour obtenir mon émail Vert d’eau. A savoir, j’avais mon émail tressaillé transparent à base de cendre de chêne auquel j’avais ajouté différents oxydes à différentes concentrations.
Ici, nous pouvons observer l’ajout d’oxyde de fer à différentes concentrations :
Avec la concentration en fer la plus élevée, nous observons l’apparition de cristaux rouges. J’explore cette piste en ajoutant de la silice :
Cela présage un joli Rouge de fer! L’émail est par contre assez coulant, même avec l’échantillon possédant le plus de silice. Je décide de poursuivre en ce sens et de procéder à un ajout de silice supplémentaire :
A la suite de ce test, j’observe 2 résultats très intéressants! Celui de gauche qui va me procurer mon Rouge de fer, je pense, et celui de droite qui me fournit un émail un peu sous-cuit avec une texture et une couleur qui peuvent être exploitables. Vous pouvez suivre la suite du développement de l’émail “Pierre de lave” (à droite) ici.
Je décide ensuite de procéder à un test d’épaisseur sur ces 2 échantillons. (Vous avez un petit descriptif de la fabrication de l’outil ici) :
Avant de valider cet émail, je le teste sur des petites pièces:
Le résultat est très réussi selon moi. Un de mes plus beaux émaux!
Voici quelques pièces réalisées avec cet émail “Rouge de fer”:
Pour réaliser cet émail “Peau d’abricot”, mon point de départ était mon émail blanc auquel j’ai ajouté du rutile en différentes proportions:
Les échantillons 2 et 4 (point rouge) retiennent mon intérêt, je conserve donc ces concentrations en rutile.
L’oxyde d’étain (faisant partie de mon émail blanc) est une matière première assez onéreuse. D’après la littérature, il est possible d’utiliser du silicate de zirconium en guise de suppléant. Je remplace donc l’oxyde d’étain par le silicate de zirconium. J’utilise les 2 concentrations de rutile sélectionnées ci-dessus et fais varier le silicate de zirconium en deux concentrations différentes:
En haut, on retrouve la faible concentration de rutile et en bas la concentration un peu plus importante. Les essais du haut me semblent un peu fades. Par conséquent, j’abandonne les essais avec la concentration de rutile la moins élevée et me concentre sur l’échantillon (avec le point rouge), celui avec le moins de silicate de zirconium.
Je décide de procéder à un test sur une plus grande pièce pour observer le résultat :
Aux endroits où l’épaisseur d’émail est plus importante, nous retrouvons l’aspect moucheté légèrement orangé.
Essais infructueux
Parallèlement, nous observons le développement de la teinte orangée avec l’augmentation de la concentration de rutile. Par conséquent, je décide de l’augmenter encore un peu plus :
La concentration en rutile à gauche fournit l’aspect recherché. Les 2 autres donnent un aspect plus homogène et plus mate qui m’intéressent moins.
J’ajoute du fer dans cette recette pour contrôler si la couleur orange apparait de façon plus prononcée :
Voilà un test intéressant! Je l’ajoute et le commente car nous voyons que, dans ce cas, nous nous éloignons de la teinte orangée souhaitée. Au début on se dit, bon bah on a fait fausse route et perdu du temps. C’est en partie vrai… et bon nombre d’essais finissent comme ça.
Afin de rester dans la démarche d’obtenir davantage de teinte orangée, j’ajoute un peu de cendre d’os :
puis un peu d’oxyde de zinc :
un peu d’oxyde de titane :
Finalement, je décide de revenir à l’échantillon initial lors du test de zirconium. Cet aspect-là me plaisait le plus.
Je décide donc de réaliser un test d’épaisseur en partant de cette recette (lien pour construire un petit outil pour mesurer l’épaisseur de l’émail) :
Voilà ! Après de multiples essais, cet émail est validé !
Voici quelques pièces réalisées avec cet émail “Peau d’abricot” :